La belle aventure du Marathon de Paris par Hélène …

Dimanche 6 avril 2014.

Bon, ça y est, j’y suis… c’est le grand jour…il est 4h50 du matin… je n’ai pas réussi à dormir, j’ai un Allien dans le ventre tellement je flippe et je cours le marathon de Paris dans quelques heures.

Vu que je suis réveillée, j’en profite pour m’habiller. Je choisi un total look gothique : tee-shirt technique noir, corsaire noir, manchons noirs spécial MDP2014 (achetés 3 jours avant à la running expos) et bien sur les lunettes noires profilées qui couvrent totalement les yeux. Je vérifie mon sac : mon bracelet avec les temps de passage, un paquet de kleenex, ma montre !!!!!! (Ça peut aider), je teste ma montre avec l’accéléromètre…. Grrrrrrrrrrrr ma montre qui est un peu « blonde «  finit pas appairer l’accéléromètre au bout de la cinquième tentative.

Je quitte la maison vers 7h10 (toujours avec mon copain l’Allien dans le ventre), je saute dans le métro Glacière direction Etoile, le métro se remplit de coureurs à chaque station. Et moi plus les stations passent plus je stresse….Enfin la station Etoile, je me dirige vers les consignes avenue Foch, j’ai l’impression d’être dans une ruche tellement il y a de coureurs partout. Je dépose mon sac et je décide de faire une pause technique avant d’aller rejoindre le sas de départ (40 mn de file d’attente). Je me dirige vers le sas de départ, gros embouteillage pour rentrer dans le sas … Ça y est j’y suis !!!! Là, j’essaye de me détendre : je fais de grandes respirations façon Dallai Lama (ahuuuuuuuuummm, tout va bien, je vais bien…..) je discute avec un couple originaire du sud, (le monsieur qui vaut moins de 3 heures sur marathon accompagne sa femme pour faire 4h15) et une autre coureuse originaire de Béthune.

Enfiiiiiiiiiin, c’est le sas 4h00 qui va partir, je souhaite bonne course à mes amis du sud et à la coureuse ch’ti et je me rapproche petit à petit de la ligne de départ, ma montre à appairé l’accéléromètre, l’Allien est enfin parti, trop bien … on va enfin partir… Mais non…car c’est le demi-sas de droite qui part …. C’est trop injuste, donc j’escalade les barrières et hop me voilà dans le sas de droite …je franchis la ligne de départ….

C’est parti mon kiki !

Je m’élance sur l’avenue des Champs Elysées, j’essaye de caler mon allure à 6 mn/km. Rue de Rivoli, tout va bien, Bastille, je suis en retard de quelques secondes mais rien de grave, avenue de Daumesnil, je contrôle mon allure car j’ai tendance à accélérer donc je ralentis. Je ralentis trop et je commence à être en retard sur chaque kilomètre. On arrive au bois de Vincennes, je ne me sens pas trop bien, j’ai chaud et je commence à pester intérieurement contre mon look gothique, la météo avait prévu un temps couvert et des pluies éparses ? Que nenni ! En réalité, il fait beau, un beau soleil brille sur Paris…les kilomètres défilent dans le bois de Vincennes, et je me sens de moins en moins bien, je me sens fatiguée, le manque de sommeil se fait sentir. Au 18ème kilomètre avenue de Gravelle, je suis habitée de pensées négatives : « mais qu’est-ce que je fais –là ? Pourquoi je fais des marathons ? Pourquoi je cours ? J’en ai marre de faire des plans d’entrainement pour me trainer comme ça …pourquoi ? … Mais pourquoi ?  » .

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On quitte le Bois de Vincennes et on emprunte la rue de Charenton, ça descend… Aaaaah ça fait du bien !, je sais déjà que je ne vais pas réussir mon objectif : moins de 4h10, donc maintenant je cours pour le finir en espérant faire moins de 4h30. Je veux ma médaille en forme de découpe pizza et le maillot Finisher. Au 20ème kilomètre, les 2 meneurs d’allure 4h15 me doublent, je continue à boire la tasse….je me traite intérieurement de boulet, je réfléchie très sérieusement à me réorienter vers la poterie ou le tricot.

On passe le semi, je passe le portique en 2h08’57’’ au lieu des 2h06 prévu, les meneurs 4h15 s’éloignent de plus en plus, j’essaye de revenir sur eux mais je n’y crois plus et mes jambes non plus.

C’est de nouveau la place de la Bastille, puis le passage sur les quais. Il y a pas mal de monde pour nous encourager, donc j’essaye quand même de profiter de cette ambiance chaleureuse. Je suis juste en dessous des 10km/h, cette allure me convient et j’arrive au premier tunnel (le plus long).

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Une pom-pom girl nous accueille à l’entrée avec un  « Yahouuu, allez, ici, c’est ambiance boîte de nuit ! » Ah bon ? Effectivement, dans le tunnel c’est ambiance dance floor avec des spots et de la musique. Je sors du tunnel, ragaillardie par cette ambiance, je continue mon périple.

25ème, 26ème ,27ème, 28ème kilomètres, je franchis les 2 autres tunnels, je me sens bien, je me traîne mais ça va.

30ème kilomètre, avenue du président Kennedy, c’est de nouveau un ravitaillement, je mange un sucre et je bois une petite bouteille d’eau… je ne sais pourquoi, je me sens de mieux en mieux, qu’y avait-il dans le sucre ? Mystère…. Le temps change, le ciel est plus nuageux et la température a baissé, je me sens vachement bien, je peux accélérer, je commence à dépasser d’autres coureurs, rue Mirabeau, j’aperçois les deux meneurs d’allures 4h15, je vois que je les rattrape… Ah, ah vengeance ! Ça y est, j’en dépasse un rue Molitor, Boulevard d’Auteuil, je dépasse le deuxième !!! Re-vengeance ! J’ai l’impression de voler, je dépasse pleins de coureurs …je suis sur un petit nuage. Je ralentis en approchant du 35ème kilomètre, car j’approche de la porte d’Auteuil et il y la fameuse côte pour entrer dans le Bois de Boulogne donc prudence…Je raccourcis ma foulée et je m’aide de mes bras pour franchir cette ultime piège.

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36ème, 37ème ,38ème ,39ème, 40ème kilomètres, je maintiens mon allure, je dépasse plein de monde, j’ai l’impression de courir vachement vite et je zigzague telle Maya l’Abeille tellement je suis boosté.

41ème kilomètre, un dernier faux plat à passer pour arriver à la porte Dauphine , même technique que pour la côte de la porte d’Auteuil , je raccourcis ma foulée et je m’aide de mes bras…. Même pas mal ! Derrière c’est plat et ce sont les derniers mètres avant l’arrivée, donc j’accélère ! , il y a de plus en plus de monde des deux côtés de la route, j’ai l’impression d’être au tour de France… Enfin c’est la Porte Dauphine ! Plus que quelques mètres… Avenue Foch, j’aperçois les portiques de l’arrivée à environ 200 m, je sprinte… Dans ma tête, j’ai l’impression de courir au ralenti comme dans le film « Charriots de feux » sur la musique de Vangelis ! Je franchis la ligne d’arrivée, ça y est ! C’est fini ! C’est bon quand ça s’arrête ! J’arrête le chrono : 4h14’33’’, je marche…. Ouille ouille ouille j’ai maaaal aux jambes, je récupère mon maillot Finisher, ma médaille découpe pizza puis direction la consigne, je vois que Eric (mon chéri) m’a téléphoné 2 fois, je finis par le retrouver au niveau des consignes avec Pathé (un autre coureur).

Prochain rendez –vous dans 6 mois, au marathon de Berlin…..

diplome LN

Petit bonus en images :